De notre correspondante à Québec Son oeil pétille. Première femme à être propulsée à la tête d'une institution financière canadienne, Monique Leroux, 53 ans, est devenue, en mars, le symbole d'une génération de Québécoises qui rêvent d'égalité entre les sexes. En accédant au poste de présidente et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins, elle a mis fin à cent huit ans de règne sans partage de la gent masculine.
Virtuose. Tailleur classique, long carré blond, Monique Leroux a le look de l'emploi. Pourtant, rien ne la destinait à un tel avenir. Issue d'une famille de commerçants modestes, elle entreprend, à 6 ans, des études de piano. Virtuose, elle intègre le conservatoire de musique du Québec, décidée à devenir concertiste. «La musique est un univers de solitude où il faut passer d'interminables heures à pratiquer avant de pouvoir rencontrer un public», regrette-t-elle. «J'avais envie d'être au contact de personnes.»
C'est finalement sur les études en administration qu'elle jette son dévolu. Son profil atypique et son manque de connaissances mathématiques lui bouchent l'accès à plusieurs universités mais sa force de persuasion et sa rigueur ont cependant raison des sceptiques, et sa candidature est acceptée à Chicoutimi (nord-est du Québec). Commence alors une ascension vers les sommets.
D'abord comptable, Monique Leroux oeuvre pendant dix-sept ans chez Ernst & Young. Elle fait ensuite une entrée remarquée dans le monde de la finance comme vice-pr