"Le terreau de tout ce que je suis"
Véronique Nguyen-Duy, universitaire
«Je suis québécoise sans jamais y penser. J'ai été élevée dans un quartier de Montréal où toutes les couleurs, les odeurs et les confessions se confondaient en une même pauvreté. La quête collective du Québec, tour à tour triomphante et désenchantée, n'a jamais porté atteinte à ma confiance identitaire. Rien, ni mon sexe, ni mon âge, ni mes origines vietnamiennes, ne m'ont empêchée d'avancer sur le territoire immense de ce pays imaginé. Quand on décide de vivre au Québec, le plus important est de s'intégrer à la société. S'il faut pour cela édulcorer la culture d'origine, alors élaguons. Je comprends que la première génération n'abandonne pas tout, mais elle doit accepter l'identité québécoise de laquelle se réclameront leurs enfants. Ceux qui le refusent ne devraient pas s'expatrier. Notre identité est celle que nous nous forgeons. Je ne suis pas québécoise parce que j'aime le Québec mais par ce que j'aime au Québec. Le Québec, sa culture, sa langue, ses particularités charmantes ou exaspérantes, ses possibilités et ses limites, est le terreau de tout ce que je suis, de tout ce pour quoi je vis et, aussi, de tout ce pour quoi je pourrais peut-être mourir.»
«Les valeurs judéo-chrétiennes»
Geneviève Bergeron, mère au foyer
«Etre québécois n’est pas une identité politique, c’est une identité culturelle : nous sommes les seuls à parler français dans un océan d’anglophones. Qu