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Libération

Khodorkovski, sa vie en Sibérie

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publié le 4 juillet 2008 à 4h10

De notre correspondance à Moscou Il mange la balanda, la soupe claire typique des prisons russes, et passe la majeure partie de son temps à lire. Mikhaïl Khodorkovski, ancienne première fortune de Russie, devenu le «prisonnier politique» le plus célèbre des années Poutine, supporte toujours sa détention stoïquement, sans jamais se plaindre, rapporte un ancien détenu qui a partagé sa cellule pendant près d'un an au centre de rétention préventive de Tchita, en Sibérie. De février 2007 à janvier 2008, Igor Gnezdilov, 38 ans, voleur de voitures multirécidiviste, a vécu avec «Khodor», comme les prisonniers appellent l'ancien milliardaire. Dans un long récit au magazine Vlast de cette semaine, il raconte le quotidien de l'ancien patron du groupe pétrolier Ioukos qui avait osé tenir tête à Vladimir Poutine, et l'a payé d'une peine de huit ans de camp.

Raffut. Mikhaïl Khodorkovski occupe une cellule prévue pour six détenus dans une aile rénovée tout exprès de la prison de Tchita, mais les conditions de vie y sont plutôt pires que dans les cellules communes, rapporte Igor Gnezdilov. «Khodor» est sous surveillance vidéo vingt-quatre heures sur vingt-quatre, «y compris aux toilettes». «C'est à devenir fou», dit l'ancien codétenu : en journée, les prisonniers peuvent s'étendre sur leurs couchettes pour lire, mais ils n'ont pas le droit de s'endormir. Khodorkovski est donc prié de se coucher sur le flanc gauche pour que la caméra contrôle que ses yeux restent bien ouv