Menu
Libération

«La CIA et les Israéliens ont participé à cette opération d'infiltration»

Article réservé aux abonnés
Pour liberation.fr, Eric Micheletti, rédacteur en chef de la revue «Raids» et expert des forces spéciales, décrypte les conditions de libération d'Ingrid Betancourt et explique les techniques de renseignement et d'infiltration.
French-Colombian politician Ingrid Betancourt (L) smiles as she walks with other released hostages including army nurse William Perez (R) at Catam military airport in Bogota July 2, 2008. Betancourt, three Americans and 11 other hostages held for years in jungle captivity were rescued on Wednesday from leftist guerrillas by Colombian troops posing as aid workers. REUTERS/John Vizcaino (COLOMBIA) (Ingrid Betancourt avec William Perez, un militaire colombien ayant participé à sa libération, hier à)
par Recueilli par Philippe Brochen
publié le 4 juillet 2008 à 13h39

Les Farc se sont-elles fait piéger par manque de prudence ou ces libérations sont-elles surtout le fruit de l'intelligence de l'armée colombienne?
C'est une réussite des services de renseignements colombiens, c'est indéniable. Même si les Farc étaient affaiblies après le décès de Marulanda. Cela a été un coup très dur pour elles. Les Colombiens ont dû casser une grande partie des réseaux clandestin et "retourner" une partie de leurs agents. C'est superbement monté, on peut même parler de cas d'école, parce que les Farc ne sont pas facile à pénétrer. Et c'est très beau d'avoir réussi à les intoxiquer.On peut donc imaginer qu'il ne s'agit pas d'une opération coup de poing, montée en urgence?
Non, effectivement. Ils ont dû rester à l'intérieur des zones tenues par les Farc depuis un petit moment. Ce n'est pas une opération de type forces spéciales: leurs deux hélicos sont loués à une compagnie civile.

Cette opération est-elle à mettre essentiellement au crédit des Colombiens?
Je n'ai pas de détails sur les délégués de cette organisation fictive (l'organisation humanitaire qui a servi de couverture aux forces spéciales, ndlr). Mais je crois à l'influence des services de renseignements israéliens et des «hommes ex», c'est-à-dire d'éléments pilotés en sous-mains, très présents en Colombie. Il y a aussi la patte américaine. Pas de la DEA (les services américains de lutte contre la drogue), mais bel et bien de la CIA. Vou