A quoi attribuer les libérations de ces otages des Farc et, plus largement, les derniers succès de l'armée colombienne?
Il ne faut jamais oublier que la Colombie est un pays en guerre intérieure. Politiquement, Alvaro Uribe a énormément misé sur l'armée et sur la sécurité du pays. Actuellement, l'armée colombienne compte 400.000 hommes (dont 100.000 policiers gérés par le ministre de la Défense, ndlr) - ou, du moins, c'est son objectif affiché (pour 45 millions d'habitants, ndlr). Car le but d'Uribe est d'augmenter les effectifs militaires de 30% par rapport à 2002, quand il est arrivé au pouvoir à Bogota. Tout ceci prend sa source dans le cadre de sa «politique de sécurité démocratique», qui a à la fois un aspect civil de développement des politiques publiques et de présence de l'Etat dans les zones autrefois abandonnées. Dont, précisément, celles où les Farc règnent.
Comment tout cela s'organise-t-il concrètement?
Les effectifs de l'armée ont été augmentés significativement, les équipements ont été renouvelés et l'armée a donc accru sa présence dans les anciens no man's lands de l'ère Pastrana. L'objectif d'Uribe est qu'en 2010 le pays soit totalement pacifié.
La lutte contre les Farc reste-t-elle la priorité de lutte de l'armée colombienne?
La Colombie reste un pays très dangereux: il y a des quartiers de certaines villes où l'on peut pas se rendre. L'Etat a visé les Farc. Mais il y a de nouvelles me