Dans ses premières déclarations à son arrivée en France, vendredi, Ingrid Betancourt a retrouvé par moments les accents très politiques et combatifs qui étaient les siens avant son enlèvement, il y a six ans et demi, alors qu'elle était candidate à l'élection présidentielle colombienne de 2002. Elle n'est pas rentrée directement dans la polémique provoquée par les déclarations de Ségolène Royal (lire ci-dessous). Mais, dès son arrivée à l'aéroport militaire de Villacoublay (Yvelines), elle a tout de même tranché en remerciant chaudement le président français qui s'était impliqué à fond dans sa libération depuis son élection. Même si la France n'a pas participé à l'opération militaire de mercredi permettant à 15 otages d'être libérés. Prenant le président Sarkozy par la main, elle s'est adressée à «cet homme extraordinaire qui a lutté pour moi, et je regarde aussi à travers lui la France, vous tous qui avez partagé mon désespoir».
Bluff. L'opération de l'armée colombienne «est aussi le produit de votre lutte», a-t-elle continué en direction du président français. Elle a rappelé que Paris avait toujours insisté auprès de Bogotá pour éviter une opération qui pourrait mettre en danger la vie des otages. «Le gouvernement colombien a donc mis au point une stratégie qui était le fruit d'une réflexion commune entre la France et la Colombie.» Résultat : dans cette opération militaire de renseignement «qui nous a sauvé la vie [.], les soldats n'étaient pas armés