Menu
Libération

L'UE tance Mugabe, en vain

Article réservé aux abonnés
publié le 5 juillet 2008 à 4h11

Au nom de l'UE, dont elle assure la présidence pour six mois, la France a appelé, vendredi, à de nouvelles élections au Zimbabwe. «L'objectif de toute solution doit être la tenue rapide d'une nouvelle consultation libre, démocratique et transparente du peuple zimbabwéen.» Les Européens se rangent aux côtés de l'opposition au président Robert Mugabe, «réélu» lors d'une parodie de scrutin le 27 juin : «L'UE n'acceptera qu'une formule qui respecte la volonté du peuple zimbabwéen telle qu'elle s'est exprimée lors des élections du 29 mars 2008, qui ont vu le MDC et Morgan Tsvangirai arriver en tête.»

Cette position risque de rester lettre morte, en raison de l'obstination suicidaire du dirigeant (84 ans), au pouvoir depuis 1987. Depuis le premier tour de la présidentielle, qui s'est soldé par un échec cuisant pour le régime, le pouvoir fait régner la terreur. Vendredi, l'opposition parlait de 103 morts et de 1 500 arrestations. Mugabe a la situation bien en main. De retour, vendredi, du sommet de l'Union africaine (UA) en Egypte, il a asséné : «Nous n'accepterons jamais rien d'autre que [le résultat] de l'élection du 27 juin. Ne laissons pas les Tsvangirais se faire des illusions et croire qu'ils pourront revenir là-dessus.» Une fin de non-recevoir au principal adversaire du régime qui réclame un gouvernement de transition, dirigé par l'opposition.

Mugabe est d'autant plus sûr de lui qu'il a vérifié, une fois de plus, l'impéritie de l'UA, toujours divisé