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Libération

Le Cameroun, terre de contrats

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publié le 8 juillet 2008 à 4h14

De notre correspondante à Yaoundé Devenir chef d'un garage automobile au Cameroun : jamais Bao Rong n'aurait pu imaginer un tel destin. Originaire de la ville de Wenzhou, dans la province du Zhejiang (sud-est de la Chine), ce mécanicien de 32 ans n'avait jamais entendu parler de l'Afrique, et encore moins vu d'Africains, avant que son patron ne décide d'ouvrir un garage hors de Chine.

Depuis un an, vêtu d'une combinaison bleu ciel immaculée, un bloc-notes à la main et secondé d'un traducteur, il examine les voitures cabossées ou fatiguées qu'apportent les habitants de Yaoundé, la capitale politique camerounaise. De gros lampions rouges sont suspendus dans le garage, où il vit et travaille avec une dizaine d'employés chinois. «Notre patron voulait étendre ses activités. Mais en Chine, le marché des garages est saturé, raconte-t-il. Il a prospecté en Afrique et s'est rendu compte qu'au Cameroun, aucun Chinois n'était encore dans ce secteur.»

Concurrence. L'ouverture, il y a un an, du garage The Great Wall (la Grande Muraille) n'a pas surpris à Yaoundé. Même s'ils y sont moins nombreux que dans d'autres Etats africains, les Chinois sont depuis une dizaine d'années de plus en plus présents et visibles au Cameroun. Avec la bénédiction des autorités, qui ont accueilli en grande pompe le président, Hu Jintao, en 2007. Aujourd'hui, les centres commerciaux chinois sont nombreux à Douala, la capitale économique. «On y trouve de tout», commente un habitant : vêtement