Une partie du butin nucléaire de Saddam Hussein a pris le chemin du Canada via une opération que l'armée américaine a su garder secrète pendant plusieurs mois. Des informations en provenance des médias canadiens avaient fait dernièrement état du départ d'Irak de quelque 550 tonnes d'uranium concentré, le célèbre «yellowcake» à destination de Montréal. Hier, le Pentagone a reconnu un tel transfert, qui s'est achevé ce week-end.
Les 550 tonnes ont d'abord été acheminées en avril depuis le site de Al-Tuwaitha jusqu'à l'aéroport international de Bagdad, via des convois de camions. L'uranium a ensuite été transporté en mai à bord d'avions militaires - pas moins de 37 vols ont été nécessaires - vers la base américaine de Diego Garcia, dans l'océan Indien. Ensuite, il a été chargé sur un bateau pour le Canada.
Appel d'offres. Selon la chaîne publique canadienne CBC, la firme Cameco, une entreprise canadienne qui produit quelque 20 % de l'uranium mondial, a acquis ce «yellowcake» pour plusieurs dizaines de millions de dollars. Invoquant des clauses commerciales avec le gouvernement américain, un porte-parole de Cameco, Lyle Krahn, a refusé d'indiquer à l'AFP le montant de la transaction. «L'année dernière, le gouvernement américain avait lancé un appel d'offres que nous avons remporté. Nous sommes satisfaits d'avoir pu retirer l'uranium d'une des régions les plus instables du monde, pour le ramener dans une région stable afin de produire de l'électricité propre», a-t-il ajouté.