Correspondance à Pékin Dans un grand salon de thé en périphérie de Pékin, une trentaine de jeunes Chinois en costume traditionnel Han à longues manches, les cheveux en chignon. Une fille joue de la cithare, un garçon récite des poèmes de la dynastie des Tang. Les amuse-gueules sont certifiés conformes à ceux qu'on mangeait il y a quinze siècles. Nous sommes dans une des réunions du «Réseau du peuple Han», cent mille membres dans tout le pays, et des millions de sympathisants.
Les participants ne sont pas là pour s'amuser. Ils discutent philosophie, politique, des moyens de changer la société. Le Réseau Han organise des rencontres régulièrement, célèbre les héros et toutes les grandes fêtes traditionnelles. Même celles effacées comme des «vieilleries» par le pouvoir communiste depuis 1949.
Perfectionnement. Ce réseau est la partie visible d'une tendance de fond chinoise, une volonté de retour aux racines historiques liée au manque de repères dans une société en pleine mutation. Confucius est le catalyseur de cette tendance, avec l'appui du gouvernement. Fustigé durant l'époque maoïste comme symbole du vieux monde, le sage et son système qui a modelé la société chinoise pendant plus de deux mille ans, sont désormais encensés par les autorités, qui assistent chaque année à la célébration de son anniversaire.
La tradition confucéenne met l'accent sur l'harmonie sociale, basée sur le respect de la hiérarchie, l'obédience aux aînés et aux dirigeants, l'étude sans relâche, et le perfe