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Analyse

La fin de la «doctrine Mitterrand»

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Extradition. Pour rassurer l'Italie, la droite française renie les engagements pris dans années 1980
publié le 9 juillet 2008 à 4h14

Et maintenant, à qui le tour ? Marina Petrella est la troisième ex-terroriste italienne réfugiée en France à risquer d'être renvoyée dans la péninsule. Il y eut Cesare Battisti, droit commun devenu terroriste politique puis auteur de «polars» à succès qui, après avoir fui la France en 2004 à la veille de son extradition, fut finalement arrêté au Brésil. Et encore avant, Paolo Persichetti qui, livré en 2002 et condamné à dix-sept ans de prison, bénéficie depuis un mois d'un régime de semi-liberté. Son cas fut le premier coup porté à ce que la presse appelait la «doctrine Mitterrand». Au plus fort des «années de plomb» près d'un millier d'Italiens membres de partis armés comme les Brigades rouges ou de groupuscules de la mouvance autonome, viennent profiter du droit d'asile à condition qu'ils renoncent à la violence. «Il s'agit d'héberger ceux qui ont rompu avec la machine infernale, le proclament et ont abordé une seconde phase de leur vie», expliquait, en 1985, le président socialiste à la Ligue des droits de l'homme. Cette ligne fut suivie pendant près de vingt ans, par des gouvernements de droite comme de gauche. Jusqu'au virage de 2002.

«Impunité». Après les attentats du 11 septembre 2001 et alors que de petits groupes relancent la lutte armée dans la péninsule, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin ne veut pas donner l'impression de sous-estimer le danger. La prise de position publique de Nicolas Sarkozy sur le cas Petrella s'inscrit dans cette