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Libération

Markovic Palma, un proeuropéen aux amitiés criminelles

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publié le 9 juillet 2008 à 4h14

Dans les années 90, le nom d'Arkan, mafieux et chef de guerre serbe, était synonyme de mort et de destruction dans l'ex-Yougoslavie. Aujourd'hui, l'un de ses proches mène la Serbie vers l'Europe. Membre du bloc conduit par le Parti socialiste de Serbie (SPS), fondé par le défunt dictateur Slobodan Milosevic, Dragan Markovic Palma, maire de Jagodina, le mieux élu du pays, est le politicien qui, avec trois députés seulement, a convaincu les socialistes d'ignorer les nationalistes pour s'engager dans un gouvernement proeuropéen avec les démocrates (lire ci-dessous).

Ce transfuge de l'ancien régime, à la tête de Palma Plus, une des premières stations de télévision privées du pays, répète à l'envi qu'«il n'y a pas d'alternative à l'Europe». Maire depuis 2004, l'homme au physique de boxeur se défend d'avoir opéré un virage à 180 degrés. «Je suis toujours nationaliste, dit-il. Etre nationaliste, c'est vouloir le bien de son peuple. Et l'avenir de mon peuple, c'est l'Union européenne.» Il enfonce le clou : «Si Arkan était vivant aujourd'hui, il ferait exactement comme moi.»

Affaires. C'est à Jagodina qu'Arkan avait créé le Parti de l'Unité serbe, dont Dragan Markovic était le vice-président. Ce parti n'a pas survécu au chef de guerre, assassiné en 2000. Les deux hommes n'avaient pas seulement des liens politiques. Ils étaient en affaires. Selon le quotidien Danas, Palma, alors propriétaire d'une entreprise de transport, a fait fortune après avoir obt