Une dizaine de mutins tués, peut-être autant de gardiens, et de nombreux blessés : c'est le bilan de la révolte, samedi, des prisonniers politiques de la prison de Saydnaya, à une quarantaine de kilomètres au nord de Damas. Le régime syrien, qui a reconnu dimanche avoir réprimé les troubles, n'a donné aucun chiffre. Mais les organisations de défense des droits de l'homme disposent des noms d'au moins neuf détenus tués dans les affrontements.
Même si l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (OSDH), proche de l'opposition, affirmait encore lundi que la rébellion se poursuivait, celle-ci semble avoir été matée dès samedi soir. Cependant, l'événement demeure tout à fait exceptionnel en Syrie, d'autant plus qu'il est survenu à une semaine de la visite en France du président Bachar al-Assad, à l'occasion du lancement de l'Union pour la Méditerranée. Dès lors, l'opposition syrienne n'a pas manqué d'exploiter et d'exagérer la révolte qui semble avoir été provoquée par les détenus islamistes les plus radicaux. C'est d'ailleurs l'explication de Damas, via l'agence officielle Sana : «Des prisonniers condamnés pour des crimes de terrorisme et d'extrémisme ont troublé l'ordre et semé la confusion samedi à sept heures du matin. Ils ont agressé leurs camarades lors d'une tournée d'inspection.»
Fouilles. Dans un pays aussi fermé que la Syrie, il est bien difficile d'appréhender les raisons de la mutinerie. A fortiori dans une prison de haute sécurité qui, selon l'expression de