De notre correspondant à Rome «Nous commençons à être un pays normal !» Poursuivi depuis près de quinze ans par la justice, Silvio Berlusconi ne cachait pas jeudi soir sa satisfaction. En un temps record, sa majorité de droite a adopté à la Chambre des députés un texte qui devrait lui permettre d'échapper aux magistrats. Alors qu'il est actuellement jugé à Milan, soupçonné d'avoir versé 600 000 dollars (378 000 euros) à un avocat britannique pour qu'il fournisse un faux témoignage dans une affaire de corruption, ses troupes ont voté à une large majorité un projet de loi (qui devra être confirmé au Sénat d'ici la fin du mois) prévoyant «la suspension temporaire» des procédures judiciaires contre le chef de l'Etat, les deux présidents des Chambres et le président du Conseil. L'immunité couvre la durée de leur mandat.
Trois mois après avoir largement remporté les élections, Berlusconi décroche ainsi l'immunité qu'il recherchait depuis des années. D'autant que le président Giorgio Napolitano a laissé entendre qu'il ne s'opposerait pas à la loi. «C'est une mesure qui sert le pays et qui donne à Berlusconi le droit de gouverner après avoir gagné les élections», s'est félicité le garde des Sceaux, Angelino Alfano.
Gauche dispersée. Une nouvelle fois, l'opposition a, en vain, dénoncé une loi ad personam. «Ce n'est pas la priorité pour le pays. L'urgence, aujourd'hui, est celle des salaires et des retraites», a lancé Walter Veltroni, le secrétaire du Parti d