La guérilla colombienne des Farc a réagi, vendredi soir, à la libération d'Ingrid Betancourt et de quatorze autres otages, le 2 juillet. Le communiqué, posté sur une «agence de presse» proche du mouvement, signé du Secrétariat (l'instance suprême de la guérilla), reconnaît que les Farc ont été abusées dans les grandes largeurs. La «fuite» (sic) des quinze otages serait due à la «trahison» des deux principaux chefs du groupe chargé de leur surveillance : «Cesar», le commandant du premier «front» (peloton) des Farc, et son lieutenant, «Enrique». Selon la version officielle de Bogotá, l'opération de libération des otages a consisté, en effet, à tromper ce premier front après plusieurs mois d'infiltration et surtout de «retournement» de membres de la guérilla. Le 2 juillet, les militaires colombiens se sont déguisés en humanitaires pour un transfert supposé des otages, via un hélicoptère aux couleurs ressemblant à celles du CICR (Comité international de la Croix-Rouge).
«Fonds». Le gouvernement colombien n'a jamais caché, sans toutefois donner de détails, qu'il avait sans doute payé pour «retourner» des membres des Farc dans cette opération, moins militaire que de renseignement. Le président, Alvaro Uribe, avait même confirmé récemment l'existence d'un «fonds» de 100 millions de dollars (63 millions d'euros) pour les guérilleros qui déserteraient et lui livreraient des otages ou des membres importants de la guérilla. Début mars, «Rojas», le garde du corps d'u