De notre correspondante à Beyrouth Enfin. Après six semaines de négociations houleuses entre factions rivales, un nouveau gouvernement a été formé, vendredi, au Liban, à la veille du sommet de l'Union pour la Méditerranée à Paris. Un gouvernement d'unité nationale où l'opposition dispose d'une minorité de blocage, soit 11 ministères sur 30. «Le gouvernement de tous les Libanais», a assuré le Premier ministre, Fouad Siniora.
Effectivement, quasiment tous les partis politiques du pays sont représentés au sein du cabinet : les partis chiites Hezbollah et Amal, le Courant du futur du sunnite Saad Hariri, le Parti socialiste progressiste du druze Walid Joumblatt ou encore les deux frères ennemis chrétiens : les Forces libanaises, dirigées par Samir Geagea, et le Courant patriotique libre du général Michel Aoun. C'est un peu comme, si en France, un gouvernement comprenait des ministres FN, UMP, Modem, PS, Verts et PCF. Une alliance improbable mais qui, au Liban, constituait la seule formule acceptable par la plupart des forces politiques du pays.
Casse-tête. L'opposition, qui depuis décembre 2006, réclamait une minorité de blocage a donc obtenu gain de cause. En réalité, l'affaire était entendue depuis mai quand, après plusieurs jours de violences, les principaux leaders libanais avaient signé l'accord de Doha, au Qatar. Celui-ci a permis l'élection d'un président de la République et un consensus sur le profil du prochain gouvernement. Mais, il restait aux partis à se réparti