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Libération

Bronislaw Geremek, une vie de Solidarité avec la Pologne

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publié le 14 juillet 2008 à 4h18

Ancien dissident et grande figure de la transition polonaise, l'historien Bronislaw Geremek est mort hier lors d'un accident survenu dans l'ouest de la Pologne. Selon la police, sa Mercedes a fait une embardée sur la voie opposée et heurté un fourgon arrivant en face. L'accident pourrait être imputable à un malaise, une crise cardiaque, ou au mauvais temps. Il a été tué sur le coup. Les médias déplorent la mort du grand homme. «Politiquement, il n'était pas de mon camp, mais ce fut un grand leader du mouvement Solidarité», a reconnu le président, Lech Kaczynski. «Beaucoup d'entre nous ont perdu un ami», a déclaré le Premier ministre, Donald Tusk.

Compromis.Agé de 76 ans, Bronislaw Geremek était considéré comme un homme d'honneur. Fils de rabin, né à Varsovie, il rompt avec le communisme en 1968, après la vague d'antisémitisme qui submerge la Pologne et l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie, dont la Pologne fait alors partie. Passé dans l'opposition, lié au Comité de défense des ouvriers (KOR), fondé en 1976, il assiste, lors des grandes grèves de Gdansk en 1980, à la naissance du syndicat Solidarnosc, qui a ébranlé le communisme. Il se lie aux milieux intellectuels catholiques et devient l'un des conseillers les plus écoutés de Lech Walesa, le bouillant leader de Solidarité.

Après le coup d'Etat militaire du général Wojcieh Jaruzelski en 1981, il paiera son engagement de deux ans et demi de prison. Malgré ses souffrances, il n'expr