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Analyse

Khartoum menace du chaos si l'on touche à son président

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publié le 14 juillet 2008 à 4h18

Sans attendre la conférence de presse du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) prévue aujourd'hui, les autorités soudanaises ont lancé la contre-attaque. Luis Moreno-Ocampo pourrait en effet demander à un panel de juges de la CPI l'émission d'un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir et son inculpation pour «génocide», «crimes contre l'humanité» et «crimes de guerre» au Darfour.

Annonce. Khartoum a réagi vivement aux fuites onusiennes et américaines annonçant cette possible inculpation. «S'il y a une décision concernant le président Béchir, cela peut détruire le processus de paix», a mis en garde le numéro 2 de la diplomatie soudanaise, al-Samani al-Wasila. Une menace à peine voilée, qui a été assortie d'une convocation des ambassadeurs en poste à Khartoum dès vendredi. Hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères en a remis une couche, prédisant le «chaos» en cas d'inculpation. «Nous avons assuré la sécurité de toutes les missions diplomatiques et des bureaux de l'ONU, a-t-il ajouté de manière assez ambiguë. Tous sont sous la protection du gouvernement, y compris les soldats de la paix. Le gouvernement va faire son maximum pour les protéger.» Pendant ce temps, des milliers de Soudanais - pour la plupart des fonctionnaires mobilisés par le régime - défilaient dans la capitale aux cris de «Mort aux Etats-Unis !» jusque sous les fenêtres des Nations unies.

Les craintes des cha