Envoyé spécial à Séoul Vendredi à l'aube, le processus de paix et de rapprochement engagé depuis des années entre les deux Corées s'est enlisé dans le sable d'une plage au pied du mont Kumgang, un site touristique développé grâce aux capitaux sud-coréens du groupe Hyundai Asan, sur la côte orientale de la Corée du Nord. Il était environ 5 heures, quand Park Wang-ja, une touriste sud-coréenne de 53 ans, a été tuée par balles, dans le dos, à la poitrine et aux jambes, par des soldats du Nord, alors qu'elle se promenait sur la plage.
Selon la version des faits livrée par Pyongyang, elle aurait pénétré sur une zone militaire signalée par une clôture et n'aurait pas répondu à trois tirs de sommation. «Impossible», rétorquent les autorités sud-coréennes, qui assurent que des témoins, au loin, ont entendu «deux coups de feu seulement» et accusent ni plus ni moins la Corée du Nord de mensonge, explications ultradétaillées à l'appui. Pour Pyongyang, «la responsabilité de l'incident incombe entièrement au Sud». Si la Corée du Nord a exprimé des «regrets», elle exige néanmoins des «excuses claires» de Séoul pour cette incursion dans une zone militaire.
«Nucléaire». Depuis vendredi, l'affaire fait d'autant plus de bruit en Corée du Sud, que, quelques heures à peine après l'annonce de la mort de Park Wang-ja, le président sud-coréen, Lee Myung-bak, a annoncé, à la surprise générale, vouloir reprendre un «dialogue total» avec son homologue nord-coré