De notre correspondante à Sao Paulo «Plus personne n'est intouchable au Brésil», a martelé le ministre de la Justice, Tarso Genro, au lendemain de l'arrestation spectaculaire, la semaine dernière, de deux magnats de la finance, le banquier Daniel Dantas et l'homme d'affaires libano-brésilien Naji Nahas. L'ancien maire de São Paulo, Celso Pitta, a lui aussi été interpellé. Les trois hommes sont accusés d'association de malfaiteurs, d'évasion de devises, de délit d'initié et de blanchiment d'argent. Le président de la Cour suprême a néanmoins ordonné la remise en liberté provisoire de Nahas, Pitta et de 19 autres personnes appréhendées dans le cadre de cette affaire.
«Criminelle». Daniel Dantas est retourné en prison, pour avoir tenté de verser un pot-de-vin d'un million de dollars (630 000 euros) à un policier afin d'échapper à l'enquête ! Vendredi, il a été relâché pour la deuxième fois, au grand dam du procureur. Le banquier est considéré comme le chef d'une «organisation criminelle», qui détournait des fonds publics. Nahas, lui, s'occupait de recycler l'argent sur les marchés financiers et de le placer à l'étranger. Il aurait également aidé à recycler des fonds soustraits par l'ancien maire Pitta des caisses de la municipalité de São Paulo.
Les policiers ont découvert ce réseau par hasard, alors qu'ils enquêtaient depuis 2005 sur le scandale du mensalão, l'achat de voix de parlementaires par le Parti des travailleurs (PT) du président Lula. Dantas est so