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Libération

La gaffe de Sarkozy irrite l'Irlande

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publié le 17 juillet 2008 à 4h20

De notre correspondant à Bruxelles (UE) C'est un secret de polichinelle que Nicolas Sarkozy a révélé : pour que le traité de Lisbonne puisse un jour entrer en vigueur, «les Irlandais devront revoter». Tenus mardi lors d'une rencontre avec les députés UMP, ces propos ont provoqué un tollé en Irlande, où les citoyens ont rejeté par référendum, le 12 juin, ce texte. La formule est pour le moins malheureuse, alors que Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union, doit se rendre en Irlande lundi «pour écouter et dialoguer». «Le Président n'a pas donné d'ordre aux Irlandais mais à l'issue du processus de consultation, il serait logique de repasser par un vote», souligne-t-on à l'Elysée.

Ce cas de figure s'est déjà présenté : en 2002, les Irlandais revotaient après avoir rejeté le traité de Nice en 2001. Tout comme les Danois l'ont fait en 1993, après avoir refusé le traité de Maastricht en 1992. Même si l'unanimité est nécessaire pour qu'un traité européen entre en vigueur, chacun a conscience qu'un seul Etat, surtout un petit pays aux marges de l'Europe, ne peut pas bloquer l'ensemble de l'Union. C'est pourquoi les Vingt-Sept ont décidé malgré tout de poursuivre le processus de ratification, contrairement à ce qui s'était passé en juin 2005 au lendemain du double non français et néerlandais à la Constitution.

Désormais, avec l'Espagne, mardi, 23 pays ont ratifié Lisbonne. La stratégie européenne vise à isoler l'Irlande afin que la pression soit maximale. I