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Libération

Les demandeurs d'asile étaient des criminels de guerre afghans

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publié le 17 juillet 2008 à 4h20

De notre correspondante à Amsterdam Ils pensaient couler des jours tranquilles aux Pays-Bas. Deux anciens officiers militaires afghans, demandeurs d'asile depuis 1993, ont été rattrapés par leur passé. Alors que les services d'immigration avaient déjà des doutes sur leurs états de service en tant que tortionnaires, ils ont été reconnus dans la rue par d'anciennes victimes.

Confirmé. Hesamudin Hesam a dirigé la section «interrogatoires» du renseignement militaire à Kaboul. Habibullah Jalalzoy fut ministre adjoint de la Sécurité d'Etat. Arrêtés en 2004, les deux hommes avaient été condamnés en 2005 à neuf et douze ans de prison ferme par un tribunal de La Haye, pour crimes de guerre commis dans les années 80. Un jugement confirmé le 9 juillet par la Cour de cassation néerlandaise. Comme ils étaient menacés de mort chez eux pour avoir servi pendant l'occupation soviétique, le parquet néerlandais n'a pas voulu les extrader.

Si la décision de la justice néerlandaise représente une première, le cas des deux Afghans est loin d'être unique. Quelque 700 demandeurs d'asile sont suspectés d'avoir commis des crimes de guerre. «Ces gens forment un groupe qui n'est pas du tout contrôlé, il est très rare qu'ils soient inquiétés», souligne Arnold Karskens, un journaliste dont les enquêtes ont contribué à l'arrestation de criminels de guerre néerlandais. «Sur les 700 suspects repérés par les services de l'immigration, la moitié a déjà disparu dans la nature», poursuit-il.

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