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Analyse

Medvedev durcit le ton face à l'Occident

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publié le 18 juillet 2008 à 4h21

Intérim à Moscou Dmitri Medvedev peut être plus souriant et moins cassant que Vladimir Poutine, il en conserve la ligne politique. Le veto posé par la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU, vendredi dernier, sur des sanctions contre le Zimbabwe n'est qu'un signe de plus, au grand dam des chancelleries occidentales qui voulaient voir en Dmitri Medvedev un partenaire plus «libéral», et surtout plus conciliant.

Ingérence. Deux jours avant le veto onusien, le dirigeant russe avait pourtant accepté de signer, lors du sommet du G8, une déclaration appelant à prendre des «mesures supplémentaires» à l'encontre des dirigeants du Zimbabwe, accusés de fraude électorale et de violences. Londres et Washington se sont scandalisés du retournement russe. Mais, à Moscou, «on fait la différence entre la critique, parfois poussée, de Mugabe et le recours à des sanctions», qui n'étaient d'ailleurs pas mentionnées dans le texte du G8, fait valoir Dmitri Trenine, directeur adjoint du Centre Carnegie à Moscou. «La déclaration du G8 est soit un signe que Washington n'a pas compris Moscou, soit un test délibéré pour voir à quel point Medvedev est prêt à s'écarter de la ligne de Poutine», estime l'analyste. C'est tout vu : la Russie avait déjà posé son veto l'an dernier à une résolution similaire concernant la Birmanie. Pas très transparente sur ses propres élections, elle refuse toute ingérence extérieure en ce domaine.

Dmitri Medvedev a enfoncé le clou en adoptant