De notre correspondant à Bruxelles Albert II donne du temps au temps afin d'essayer de sortir la Belgique de la crise politique qu'elle traverse depuis les élections législatives du 10 juin 2007 (Libération de mercredi). Le roi a refusé, jeudi dans la nuit, la démission que le Premier ministre, le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, en poste depuis le 20 mars seulement, lui a présentée le 14 juillet, faute de personnalité de rechange crédible. Mais il ne s'agit que d'une solution temporaire : Albert II sait que son royaume n'échappera pas à un nouveau détricotage de l'Etat fédéral au profit des régions, comme le réclament les partis flamands.
Gages. Ceux-ci n'ont d'ailleurs accepté la formule royale qu'à condition que la minorité francophone (40 % de ce pays de 10,5 millions d'habitants) leur donne des gages de bonne volonté. Albert II a donc nommé un «comité des sages», composés de deux francophones (le député bruxellois libéral François-Xavier de Donnea et le député européen centriste Raymond Langendries) et du ministre-président de la petite communauté germanophone, Karl-Heinz Lambertz, qui devra «examiner de quelle manière des garanties peuvent être offertes pour entamer d'une manière crédible un dialogue institutionnel». Ils devraient remettre un premier rapport au roi d'ici au 31 juillet.
Incompréhension. Yves Leterme, en dramatisant la situation, semble donc avoir obtenu ce qu'il voulait : briser le front du refus que les francophones opposaient aux e