Menu
Libération
Analyse

Le chauffeur de Ben Laden étrenne la justice de Guantánamo

Article réservé aux abonnés
publié le 21 juillet 2008 à 4h22

Une commission militaire constituée en tribunal d'exception doit commencer aujourd'hui à juger l'un des 265 «ennemis combattants» détenus par l'armée américaine sur la base de Guantánamo Bay, au sud-est de l'île de Cuba. Un type de procès sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Les autorités américaines prévoient, dans les semaines qui viennent, de traduire en justice plusieurs autres détenus, dont l'un des principaux instigateurs des attentats terroristes de 2001, Khaled Cheikh Mohammed. Mais le premier captif de Guantánamo désigné pour servir de cobaye n'est qu'un humble acolyte du leader d'Al-Qaeda : Salim Hamdan.

Ce dernier est accusé de «complot» et de «soutien matériel au terrorisme». Moudjahid «occasionnel», il a commencé son parcours de combattant de l'islam en 1996, à l'âge de 26 ans. Orphelin adopté par des parents paysans du sud du Yémen, il occupait, dans la capitale Sanaa, le modeste emploi de chauffeur de taxi. Le jeune homme, au visage barré par une grosse moustache, «avait tout juste de quoi payer sa décoction quotidienne de khat [herbe hallucinogène, ndlr] et le loyer de son lit poussiéreux dans une auberge sordide», raconte Jonathan Mahler, auteur d'un livre récent sur le cas Hamdan, le Défi.

Expédition payée. Le campagnard sans instruction n'est pas attiré par la religion. Mais lorsqu'il se voit proposer de rejoindre un groupe de 35 «jihadistes», s'apprêtant à aller combattre aux côtés des guérilleros islam