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Libération

Cambodge-Thaïlande : le temple de la discorde échauffe la frontière

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publié le 22 juillet 2008 à 4h23

De notre correspondant à Bangkok. C'est une scène que l'on n'avait pas vue sur la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge depuis des décennies : jeudi, des militaires des deux pays, postés à quelques dizaines de mètres les uns des autres, se sont mis en joue, laissant craindre un dérapage violent. Hier, les premières discussions entre Phnom Penh et Bangkok n'ont pas permis de faire baisser la tension (lire encadré). Plus de 500 soldats thaïlandais et 1000 soldats cambodgiens sont positionnés de part et d'autre de la frontière, depuis que les autorités de Phnom Penh ont accusé des militaires thaïlandais de l'avoir franchie. Ce week-end, des représentants des ambassades des Etats-Unis, de Chine, de France et du Vietnam, partis en hélicoptère de Phnom Penh, se sont rendus sur place.

Unesco. Les relations, toujours délicates, entre la Thaïlande et le Cambodge, se sont brutalement envenimées au début du mois quand le temple de Preah Vihear, un site hindouiste bâti au Xe siècle et situé sur la frontière entre les deux pays, a été inscrit par le Cambodge sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. A priori, cette décision - aboutissement d'années d'effort de la part du Cambodge - n'aurait pas dû déboucher sur une crise diplomatique. La Cour internationale de justice de La Haye avait en effet attribué le temple au Cambodge lors d'un jugement en 1962. Mais ce jugement n'avait été accepté qu'avec beaucoup de réticence par le gouvernement thaïlandais de l'époque. Il y a quelque