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Libération
Interview

«J'entends les Irakiens dans la rue, ils veulent des élections»

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Stephan de Mistura, représentant du secrétaire général de l'ONU en Irak :
par Angélique FERAT
publié le 22 juillet 2008 à 4h23

Représentant du secrétaire général de l'ONU en Irak, Stephan de Mistura a la délicate mission d'aider le gouvernement à organiser les élections régionales cet automne, cruciales pour faciliter la réconciliation nationale. Il doit également tenter de résoudre la question des territoires réclamés par le gouvernement autonome kurde irakien.

Le Premier ministre, Nouri al-Maliki, vous a assuré que le gouvernement irakien voulait des élections cette année. Doit-on le croire ?

Ce que je peux dire, c'est que je ne vois pas de progrès pour les élections. Pourtant, les Irakiens les veulent. Or si la loi n'est pas approuvée par le Parlement avant fin juillet, il n'y aura pas d'élections cette année. C'est une question technique. Il faut trois mois pour les préparer. Il faut donc voter la loi électorale rapidement. Il y a des compromis à faire et l'ONU peut y aider. Mais si le Parlement ne l'approuve pas, il devra en répondre devant le peuple.

Quels sont les blocages sur lesquels le Parlement discute depuis des mois ?

Le premier, c'est Kirkouk [région que le gouvernement kurde voudrait placer sous son administration, ndlr]. De notre point de vue, cette question ne doit pas prendre en otage toutes les autres provinces. Kirkouk peut faire l'objet d'un vote séparé. Le second point, c'est la question du droit des femmes. L'ONU est ferme : il faut réserver un quota pour les femmes. C'était déjà le cas lors des élections de 2005. Enfin, la question des déplacés : l'ONU propose que les dépl