Intérim à Pékin. Trois explosions se sont produites, hier, en l'espace d'une heure dans des autobus en plein centre-ville de Kunming (trois millions d'habitants), au sud-ouest de Pékin, faisant trois morts et une quinzaine de blessés. Des témoins et les caméras de surveillance attestent qu'il s'agit d'un acte délibéré, qualifié de «sabotage» par les autorités. Un jeune homme aurait été vu sortant d'un des bus en laissant un sac noir, juste avant la première explosion. Un drame qui ajoute à l'hypersensibilité des forces de l'ordre chinoises à la veille du début des Jeux olympiques, le 8 août, où le risque d'attaques «terroristes» est jugé important.
Incidents. Le triple plasticage des bus de Kunming n'a pas été revendiqué, mais il s'inscrit dans un climat de tensions sociales accrues. La ville est la capitale de la province du Yunnan, où, ce week-end même, de violentes émeutes ont opposé des planteurs de caoutchouc à leurs patrons qui ne les payaient pas assez depuis des années. Quatre cents manifestants ont attaqué la police qui a tiré, tuant deux personnes et en blessant des dizaines d'autres. Le dernier en date d'une longue série d'incidents de ce type ces dernières semaines.
Ainsi, le 28 juin, dans une petite ville de la province voisine du Guizhou, 30 000 manifestants avaient investi les rues et brûlé le centre de police ainsi qu'un bâtiment municipal pour protester contre le viol d'une jeune fille par le fils d'un cadre véreux, révélant la fureur accumulée