De notre correspondant à Bucarest. Ils sont 42 et portent un nom étrange, «inspecteurs d'intégrité». Ils sont les employés du tout nouvel organisme créé par la Roumanie pour lutter contre la corruption : l'Agence nationale pour l'intégrité (ANI). Leur travail consiste à éplucher les déclarations de fortune des officiels roumains et de les confronter à la réalité. S'il existe des doutes quant à la véracité des déclarations, les inspecteurs s'adressent à la justice, qui peut décider de la saisie d'une partie des biens. A cause notamment de l'opposition du Parlement, l'agence a commencé son travail en février, avec un an de retard sur le calendrier prévu.
«On est contents malgré tout, affirme son président, Catalin Macovei. Car on a déjà traité plus de 90 dossiers, dont 17 de parlementaires.» Parmi eux, un élu qui aurait mystérieusement gagné 3 millions d'euros en trois mois grâce à son flair hors pair dans l'immobilier, ou un autre devant justifier la provenance de 700 000 euros dans le cadre d'un prêt.
«Enquêtes». Les débuts ne sont pas faciles. L'ANI trouve pour l'instant ses informations dans. la presse. «80 % de nos enquêtes démarrent avec un article de journal», reconnaît Macovei. Les officiels de l'agence appellent à une meilleure coopération avec les autres organismes, et notamment le ministère de l'Intérieur, qui pourrait fournir des données intéressantes. «On a parfois du mal à comprendre pourquoi la Roumanie a toujours besoin de plus d'i