Intérim à Berlin. Quarante-cinq ans après le mythique «Ich bin ein Berliner» de John Fitzgerald Kennedy, et vingt et un ans après l'appel de Ronald Reagan à Mikhaïl Gorbatchev pour «ouvrir cette porte» et «faire tomber ce mur», le sénateur Barack Obama prononcera ce soir son déjà célèbre discours de Berlin. Pendant près d'une heure, promettent ses conseillers, le candidat démocrate à la présidentielle américaine s'exprimera en plein air. Objectif : offrir aux 40 journalistes américains qui le suivent des images de l'engouement suscité par Obama en Europe. Favori de 76 % des Allemands (selon un récent sondage du Spiegel), l'équipe de campagne compte «atteindre un pic de fréquentation» dans la capitale.
Berlin se prépare à une affluence comparable au demi-million de personnes réunies le mois dernier pour la finale de l'Euro de football entre Allemagne et l'Espagne. Seule ombre au tableau : les réticences de la chancelière Angela Merkel, qui a refusé à Obama la porte de Brandebourg, qu'il souhaitait en guise de décor. Les raisons invoquées par Merkel sont pragmatiques. Officiellement, l'usage de ce symbole de l'unité allemande est un privilège réservé aux présidents élus. Obama n'a pas encore cette légitimité. L'Allemagne tolère en pratique quelques entorses. Ainsi elle n'a pas empêché le constructeur automobile Mercedes-Benz d'y organiser sa première «Fashion Week» l'an dernier. Le dernier discours politique prononcé devant la célèbre porte é