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Libération

Kadhafi digère mal l'affront suisse

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publié le 25 juillet 2008 à 4h25

On ne devrait jamais chercher des noises aux rejetons des pétrodictateurs, même quand ils se tiennent mal. Voilà à quoi songe peut-être le gouvernement suisse, empêtré dans une grave crise diplomatique avec la Libye. Tout a commencé il y a une dizaine de jours, dans un palace de Genève. Hannibal Kadhafi et sa femme sont embarqués par la police pour avoir sévèrement rossé deux domestiques. Après deux jours de détention, ils sont libérés contre une caution de 300 000 euros. Les Suisses défendent la séparation des pouvoirs : l'exécutif n'est pas intervenu, assure Berne. La justice genevoise a inculpé Kadhafi junior et sa femme de «maltraitance».

Stupéfaction à Tripoli : le colonel Kadhafi a plutôt l'habitude de voir les capitales étrangères fréquentées par ses enfants fermer les yeux sur leurs frasques, ou du moins les traiter avec plus de discrétion. Les menaces sont immédiates : «Ce sera oeil pour oeil, dent pour dent», dit Aïcha, la soeur de Hannibal. De fait, le régime libyen a tenu ses promesses de rétorsion. Depuis une semaine, c'est l'escalade. Samedi, deux cadres d'entreprises suisses ont été arrêtés à Tripoli, sous des prétextes peu clairs. L'un d'eux est encore sous les verrous. Et les autorités ont ordonné aux entreprises helvétiques sur place de fermer leurs portes. Plusieurs bureaux, dont ceux de Nestlé et ABB, ont été mis sous scellés.

Négociateurs. Hier, le chantage à l'or noir s'est invité dans la brouille diplomatique, Tripoli demandant à ses compag