De notre correspondant à Antananarivo. Olivier Péguy, correspondant de RFI, en 2005 ; Christian Chadefaux, journaliste installé au pays depuis cinquante ans et ancien correspondant de Libération, en 2006 ; le père jésuite et observateur de la vie publique Sylvain Urfer, en 2007. Marc Ravalomanana aime à se payer un Français par an.
Cette année, le président malgache a frappé fort, obtenant de l'Elysée le rappel de Gildas Le Lidec, ambassadeur en poste depuis février. Mercredi, en visite à Antananarivo, Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération, a confirmé le sacrifice du ministre plénipotentiaire hors classe sur l'autel des intérêts diplomatiques, voire économiques, avec la Grande île : «Quelles que soient les qualités de la personnalité en cause, les relations entre deux pays ne peuvent pas reposer sur une seule personne.»
La France est historiquement le premier bailleur de Madagascar, qui reste un fief important de la présence française à l'étranger, avec 25 000 ressortissants et 600 entreprises. Mais Marc Ravalomanana n'a toujours pas digéré le temps mis par l'ancienne puissance coloniale pour reconnaître sa prise de pouvoir en 2002, à l'issue d'une crise politique de plusieurs mois. Il n'a jamais caché son attirance pour les pays anglo-saxons, introduisant l'anglais comme langue officielle dans la Constitution, ni surtout pour le modèle de développement asiatique, ouvrant des marchés aux Chinois dès qu'il en a l'occasion.
«Mauvais oeil». Le 14 juille