Menu
Libération

A Naples, les vagues de l'indifférence

Article réservé aux abonnés
Polémique.
publié le 26 juillet 2008 à 4h25

De notre correspondant à Rome. A la vue des photos, le cardinal et archevêque de Naples, Crescenzio Sepe, avait été, il y a une semaine, la première et pratiquement la seule personnalité italienne à s'indigner devant l'image de baigneurs impassibles continuant de prendre le soleil sur la plage de Torregaveta, près de Naples, à côté des corps de deux petites filles roms qui venaient de se noyer. Il avait tonné : «Ces images de notre ville sont pires que celles de Naples envahie par les déchets.» Arrivé trop tard sur les lieux de la tragédie, le conducteur de l'ambulance de la Croix-Rouge, Pasquale Desiato, avait dénoncé la passivité des vacanciers : «Nous avons récupéré les corps dans une indifférence générale.»

«Rats». Les images ont fait le tour du monde, le quotidien britannique The Independent allant jusqu'à faire, mardi, un amalgame entre la politique de contrôle des Roms menée par le gouvernement de Berlusconi et la noyade de Violetta et Cristina Ebrehmovich, âgées de 11 et 12 ans. Alors que certains membres de la nouvelle majorité de droite stigmatisent les nomades, comme le parlementaire Matteo Salvini (Ligue du Nord) qui a ironisé, il y a quelques mois, sur les «rats qui sont plus faciles à chasser que les Roms», le journal, suivi par une partie de la presse internationale, a mis en une la photo de Torregaveta en titrant : «Les images qui font honte à l'Italie». La péninsule s'est retrouvée soupçonnée indistinctement d'indifférence xénopho