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Libération

Hun Sen revendique la victoire aux législatives

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publié le 28 juillet 2008 à 4h26

Envoyé spécial à Phnom Penh. Le Premier ministre cambodgien Hun Sen est un champion doublé d'un magicien. Même quand il s'abstient personnellement de faire campagne, son parti remplit les urnes.

A l'issue du scrutin législatif d'hier, marqué par une participation d'environ 70 % (contre 83 % en 2003), le Parti du peuple cambodgien (PPC) ravirait 91 des 123 sièges de l'Assemblée, selon des sources proches du pouvoir. Il en comptait 73 dans la précédente législature.

Raz de marée. Si les résultats sont confirmés dans les prochains jours, il s'agirait d'un raz de marée PPC. Le Parti de Sam Rainsy (PSR), le leader de l'opposition de centre-droit, qui a pourtant mené tambour battant une campagne virulente contre «l'Etat mafieux» de Hun Sen, ne gagnerait que deux députés (26 sièges, contre 24 en 2003). «Nous entrons ce soir dans la catégorie des grands partis», a néanmoins confié Saumura Tioulong, l'épouse de Sam Rainsy.

Divisés, les royalistes ne sauveraient de la débâcle que trois des vingt-six fauteuils. Ainsi, le parti des droits de l'homme entre à l'Assemblée. Quinze ans après ses premières élections générales, le Cambodge s'engagerait sur le chemin d'une démocratie sage et apaisée en optant pour un classique bipartisme. La belle illusion.

En fait, jamais le Cambodge n'a connu d'alternance. Hun Sen est Premier ministre depuis 1985. Son parti est dans tous les gouvernements depuis 1979 et ne cesse de gagner des voix à chaque scrutin.

Sursaut. Cette fois-ci, il pourrai