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Libération

Endeuillée, la Turquie se déchire

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publié le 29 juillet 2008 à 4h26

Envoyé spécial à Ankara. Des drapeaux turcs flottent partout aux fenêtres des appartements comme aux devantures des boutiques de Gungoren, lointaine périphérie européenne d'Istanbul, frappée dimanche soir par un double attentat à la bombe qui a fait au moins 17 morts et plus de 150 blessés. Arborer les couleurs nationales, c'est montrer son patriotisme en un moment difficile. «Ces terroristes sont des lâches et ils voulaient tuer le plus de gens possibles», s'indigne un marchand de téléphones portables.

La grande rue piétonne était pleine de monde en cette chaude soirée de dimanche. Un premier engin explosif, placé dans une cabine téléphonique, a fait grand bruit mais peu de dégâts. La foule s'est alors agglutinée. Une dizaine de minutes plus tard explosait la seconde bombe, beaucoup plus puissante, placée dans une poubelle. Cet attentat, qui n'a toujours pas été revendiqué est le plus meurtrier en Turquie depuis ceux d'Al-Qaeda à l'automne 2003, notamment contre deux synagogues et le consulat britannique.

Théories du complot. Pour les autorités comme pour la plupart des partis politiques et des médias, ce «massacre de civils» est le fait des rebelles kurdes turcs du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatistes) dont les bases arrières en Irak du Nord ont été bombardées ce week-end. Des groupes kurdes proches de cette organisation avaient revendiqué les années passées plusieurs attentats contre des sites touristiques. Jamais pourtant le bilan n'avait é