Effrayer les médias pour empêcher la diffusion de toute image non contrôlée par l'Etat : pour les organisations des droits de l'homme, la dégradation de la liberté d'information en Egypte a atteint un stade inquiétant. Le quotidien Al-Masry al-Yom vient de dévoiler un projet de loi qui permettra le contrôle de toutes les transmissions audiovisuelles ainsi que la création d'une autorité de censure. Un texte qui s'inscrit dans la droite ligne d'une charte très controversée, récemment adoptée par la Ligue arabe.
Présenté par l'Egypte et l'Arabie Saoudite, le texte invite les Etats membres à sanctionner, voire à révoquer les licences de ces chaînes et des compagnies qui coopèrent avec elles, en cas d'offense aux symboles nationaux ou d'images «contraires aux moeurs arabes» (sic).
Expurger. Pour les ONG des droits de l'homme, le texte va permettre aux pays arabes d'empêcher la diffusion d'images live réalisées par des médias indépendants, et d'obliger ainsi les télévisions internationales à se tourner vers les chaînes gouvernementales pour obtenir des images déjà expurgées.
Le durcissement est perceptible depuis le printemps. Il y a trois mois, la police effectuait une descente au siège de Cairo News Company (CNC) et saisissait le matériel de diffusion de cette société de production audiovisuelle, une des plus importantes du pays. Elle assure la logistique et la diffusion satellite de chaînes internationales, comme France Télévisions, France 24, la RAI etc. Selo