A l'origine, une initiative isolée. Trois Iraniens, en grève de la faim depuis trois semaines, ont escaladé une grue sur un chantier de la capitale belge. Puis, en quelques jours, le mouvement s'est durci. Dans la nuit de lundi à mardi, une quarantaine de personnes sont venus grossir les rangs, portant à six le nombre de grues occupées dans le centre de Bruxelles et le quartier européen.
Mécontents, les sans-papiers refusent de redescendre tant qu'ils n'auront pas obtenu titres de séjour et permis de travail. Ils dénoncent les régularisations délivrées de manière aléatoire par les autorités, mais aussi le pacte européen pour l'immigration et l'asile élaboré par la France et approuvé à une large majorité par le Parlement européen. Un plan qui privilégie une immigration «choisie» et met un terme aux régularisations massives et collectives.
Face au mouvement, la coalition au pouvoir est divisée. «Quand les décisions seront mûres, on les prendra», a déclaré la semaine dernière le Premier ministre Yves Leterme, en reportant le dossier à la rentrée. En attendant, les autorités ont opté pour la fermeté. «Nous ne discutons pas avec les personnes qui mènent des actions. Il n'y a pas de dialogue et il n'y en aura pas», a affirmé hier le directeur de l'Office des étrangers, Freddy Roosemont.
Selon le quotidien belge Le Soir, l'entrepreneur d'un chantier du centre ville, où le mouvement à commencé, a obtenu hier soir l'autorisation de procéder à l'expulsion des