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Portrait

Hun Sen l'autoritaire prolonge son règne de fer

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publié le 30 juillet 2008 à 4h27

Envoyé spécial à Phnom Penh. La radio cambodgienne emploie de plus en plus souvent le mot «règne». Loin de se référer au souverain Norodom Sihamoni, elle évoque le monarque Hun Sen. Premier ministre depuis vingt-trois ans, il vient d'être à nouveau couronné roi des urnes, dimanche. Plus que jamais, il est, à 56 ans, le maître incontesté du royaume, qui s'est attiré, hier, les critiques de l'Union européenne pour ces «élections qui n'ont pas rempli certaines normes essentielles». Le Parti du peuple cambodgien (PPC), son parti, s'est adjugé les deux tiers des sièges à l'Assemblée.

Ferme. Hun Sen s'est payé le luxe de ne pas faire campagne, manière d'afficher sa confiance et sa puissance. «Il aime montrer qu'il est le patron du pays,note Raoul-Marc Jennar, conseiller du gouvernement cambodgien. Souvent, il parle de lui à la troisième personne.» Dans une rare interview, en 2001, il affichait sa conception du pouvoir : «Pour être un leader, il faut être fort et ferme. Personne ne peut se maintenir au pouvoir s'il n'est pas ferme.» En 1997, il n'a pas hésité à déployer les chars dans les rues de Phnom Penh pour enterrer le partage du pouvoir avec un co-Premier ministre. Depuis, il a affirmé qu'il serait candidat à sa propre succession «jusqu'à l'âge de 90 ans».

Le règne Hun Sen a démarré en 1979. Ce fils de paysan, qui n'a jamais terminé l'école, est bombardé ministre des Affaires étrangères. Il a 27 ans. Le 7 janvier, les troupes vietnamie