Envoyé spécial à Ankara . Les onze juges de la Cour constitutionnelle turque sont réunis depuis lundi pour la phase finale de la procédure visant à interdire l’AKP, le parti islamiste au pouvoir depuis 2002, accusé d’être «un foyer d’activités anti-laïques». Professeur de sciences politiques à Ankara et figure de proue de la gauche libérale, Bask?n Oran analyse les enjeux de cette décision imminente. Une interdiction de l’AKP est-elle possible ? Il y a encore un mois un tel verdict semblait même le plus probable avec, pour la première fois en Turquie, l’interdiction d’un parti au pouvoir. La procédure contre le Refah, le parti islamiste de Necmettin Erbakan, avait été ouverte quand il était encore Premier ministre, mais elle s’était conclue un an plus tard, après qu’il avait été poussé à la démission par l’armée, en février 1997 dans ce que les Turcs ont appelé «le coup d’Etat postmoderne». Au sein de la Cour constitutionnelle, huit des onze juges, nommés par le précédent chef de l’Etat, Ahmet Necdet Sezer, sont comme lui des kémalistes et des laïcs convaincus. En juin dernier, l’arrêt annulant la libéralisation du port du foulard à l’université, votée par l’AKP, avait été pris par neuf voix contre deux. Et c’est dans la même proportion que ces juges avaient accepté, au printemps, la recevabilité de la plainte contre l’AKP. Mais le climat politique a changé et les choses ont commencé à tourner du bon côté pour l’AKP. Qu’est-ce qui a changé ? Ces juges ne vivent pas en va
Interview
«L'interdiction de l'AKP serait un coup d'Etat judiciaire»
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par Marc Semo
publié le 30 juillet 2008 à 4h27
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