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Libération

Le cas Karadzic échauffe la Serbie

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par Laurent ROUY
publié le 30 juillet 2008 à 4h27

De notre correspondant à Belgrade. Les premiers jours, ils n'étaient que quelques dizaines de protestataires rassemblés devant le Tribunal spécial pour les crimes de guerre de Belgrade, un ensemble de bâtiments comprenant une unité carcérale dans laquelle est détenu l'ancien leader des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic. Des hommes jeunes et très radicaux, sympathisants ou membres du groupuscule Obraz (Honneur), qui défend une Serbie fière et indépendante - jusqu'à la caricature - de toute influence extérieure, perçue comme une ingérence destinée à rabaisser le pays. Mais hier, ils étaient plusieurs milliers à manifester contre le transfèrement imminent de Karadzic, alias le docteur Dragan Dabic (lire encadré), arrêté le 22 juillet à Belgrade.

Héros. Pour un sympathisant d'Obraz qui n'a pas la trentaine et porte la sajkaca, le calot traditionnel de l'armée serbe durant la Première Guerre mondiale, «Radovan Karadzic est un héros, qui a empêché qu'un génocide ne soit perpétré contre les Serbes par les musulmans et les Croates. Mais au lieu de le reconnaître, l'Ouest le traite comme un moudjahid, comme un Ben Laden, alors que ce dernier lui-même a combattu les Serbes pendant la guerre de Bosnie.»

Karadzic peut aussi compter sur le soutien des anciens combattants, y compris des modérés, comme cet ancien chauffeur routier âgé d'une cinquantaine d'années qui rappelle que «tous, Serbes, Croates et Bosniaques, ont été responsables et coupables de crimes pendant la guerre et