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Turquie : le parti au pouvoir ne sera pas dissous

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Après trois jours de délibérations, la Cour constitutionnelle a renoncé à dissoudre l'AKP, mais lui a adressé un avertissement en le privant d'une partie de ses financements publics.
par afp
publié le 30 juillet 2008 à 7h00

La Cour constitutionnelle turque a rejeté la demande d'interdiction du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, accusé d'«activités antilaïques».

Après trois jours de débat, les onze magistrats ont tranché. «Il a été décidé de ne pas dissoudre le Parti de la justice et du développement», a déclaré le président de la Cour Hasim Kiliç. Six des 11 juges de la Cour ont voté en faveur d'une interdiction, a-t-il précisé, mais la majorité qualifiée nécessaire pour valider une telle décision était de sept.

La cour a également refusé d'accéder à la demande du procureur général qui réclamait qu'il soit interdit au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au président Abdullah Gül, et à 69 autres membres de l'AKP, l'appartenance à un parti politique. Le procureur général avait introduit ces demandes en mars dernier. Cependant, si le parti majoritaire n'est pas interdit, un «sérieux avertissement» lui a été donné, a estimé le président de la Cour. L'AKP sera privé de la moitié de l'aide du Trésor public qui devait lui revenir cette année.

La décision a été accueillie par des applaudissements au siège de l'AKP à Ankara, a rapporté la chaîne d'information NTV. Le président du Parlement Köksal Toptan, un membre de l'AKP, a immédiatement salué la décision de la Cour, jugeant qu'elle aura «un impact très favorable pour réduire les tensions» exacerbées par cette procédure. L'arrêt des juges va «relever le niveau de la démocratie