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Libération
Reportage

Les druzes du Golan attendent fébrilement la paix avec Damas

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publié le 2 août 2008 à 4h30

Le drapeau syrien flotte sur la place centrale de Majdal Chams, le plus important village druze du plateau du Golan, avec ses 8 000 habitants. Un peu plus loin, des dizaines d'enfants agitent la bannière de la République arabe (syrienne), ennemie de l'Etat hébreu, juchés sur la statue du sultan Pacha al-Atrach, un des grands leaders et chefs militaires druzes.

Depuis l'annonce de négociations indirectes entre Israël et la Syrie, fin mai, la fébrilité a gagné les ruelles de Majdal Chams, installé sur les pentes du Mont Hermon. Conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967 et annexé en 1981, le Golan abrite près de 20 000 druzes, qui ont refusé, dans leur grande majorité, de prendre la nationalité israélienne. Majdal Chams, un bastion du nationalisme druze prosyrien, est séparé de la Syrie par quelques centaines de mètres de no man's land, et un poste de l'ONU qui marquent la ligne de cessez-le-feu entre l'Etat hébreu et la Syrie.

«Du vent». Dans sa boutique de musique et d'artisanat local, Hani Abu Saleh, 37 ans, zappe entre la chaîne syrienne et la chaîne tout-info Al-Jezira. «Je suis un citoyen syrien. Je n'ai jamais vécu en Syrie mais je regarde la télévision, les séries syriennes, je me sens syrien», explique-t-il. «Les Israéliens ne sont pas sérieux. Quand tu prends quelque chose à ton voisin, la précondition pour avoir la paix avec lui, c'est de le lui rendre», ajoute-t-il, faisant allusion au plateau du Golan. En échange d'un accord de p