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Libération

Le pizzaiolo marocain à l'aide du maire lombard

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publié le 4 août 2008 à 4h31

De notre correspondant à Rome. Dans le sillage d'autres élus du parti régionaliste et xénophobe de la Ligue du Nord, il avait exclu les immigrés de sa commune de certaines aides sociales. Maire depuis plus de quinze ans de la commune de Brignano Gera d'Adda, dans la province de Bergame, Giuseppe Ferri avait par exemple, il y a quelques mois, réservé les subventions municipales pour le logement et pour les cantines scolaires à ses 5 600 concitoyens italiens.

Au nom de la solidarité entre administrés de même origine, il s'attendait, en retour, à une forte mobilisation pour les sinistrés de la ville, à la suite du violent orage qui, en mai, a gonflé les eaux du torrent de Morletta et provoqué pour plus 2 millions d'euros de dommages dans la commune. Immédiatement, l'Etat a promis d'intervenir, de même que la province et le conseil régional.

Mais un mois après la catastrophe, Giuseppe Ferri n'avait toujours rien vu venir de l'administration centrale. «Nous sommes des fervents Lombards et nous savons bien comment les choses fonctionnent à Rome. Il faut que nous nous arrangions nous-mêmes», aurait réagi le maire, selon le journal populaire de droite Libero.

«Modèle». Giuseppe Ferri a ouvert un fonds de solidarité pour les victimes des inondations. En vain. A part le maire et ses adjoints, aucun habitant de Brignano Gera d'Adda n'a mis la main au portefeuille. A l'exception notable du pizzaiolo local, qui a donné 350 euros. Né près de Casablanca, âgé de 31 ans, Jalal A