Les conférences internationales sur le sida – moments clé dans l'histoire de la lutte contre l'épidémie – ont une particularité: elles commencent toujours 24 heures avant le jour officiel, par une manifestation d'activistes qui donne le ton. C'est devenu un rituel, aussi vieux que ces congrès. Il y a deux ans, à la conférence de Toronto, la manifestation avait été décevante, bien maigrichonne, à peine une petite centaine d'activistes dans les rues. On était loin des milliers de militants de la conférence de Durban, en 2000, hurlant dans cette ville sud-africaine : «Les malades sont au sud, les traitements au Nord.» Qu'allait-il se passer à Mexico, siège de la 17e conférence qui a commencé dimanche soir ?
Samedi 2 août, vers 13 heures, sur la place de l'Ange de l'Indépendance de Mexico, la manifestation commence banalement. Juste une petite foule est là, baignant dans une atmosphère de Gay pride, avec de la musique disco. Bref, une image plaisante, mais une image sans grand intérêt. Puis peu à peu, l'air de rien, comme venu de toute la ville, le cortège se met à grossir, se remplit d'une foule disparate, variée, vivante, unique. Une foule comme seule la lutte contre le sida peut réunir, avec des «sex-workers» venus en masse, des gays, des transexuels, des militants indigènes, des très jeunes mexicains présents en grand nombre, tous défilant derrière une immense banderole : «Marche internationale contre les stigmatisations, les discriminations,
Puis, l'air de rien, le cortège se met à grossir
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par Eric FavereauEnvoyé spécial à Mexico
publié le 4 août 2008 à 7h00
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