De notre correspondante à Pékin. Kashgar, 4 000 kilomètres à l'ouest de Pékin, hier avant 8 heures. Un camion fonce sur une troupe de policiers en train de faire leur jogging autour du commissariat. Deux hommes en sortent, lancent des engins explosifs et frappent les policiers à coups de couteau. Quatorze hommes seraient morts sur le coup, et deux pendant leur transport à l'hôpital. Seize autres ont été blessés. Les deux occupants du camion ont été arrêtés. L'agence Chine nouvelle, seule source d'information, évoque «une attaque terroriste» dans la province autonome du Xinjiang, peuplée de près de 8 millions d'Ouïgours, minorité turcophone du nord-ouest de la Chine. L'événement, confirmé par plusieurs habitants et touristes étrangers présents à Kashgar, n'a pas été caché. Mais aucun commentaire, ni aucune déclaration officielle, n'avait établi hier soir de lien avec les Jeux olympiques.
C'est pourtant un vrai coup dur pour Pékin, transformé en forteresse à la veille du rendez-vous de l'ouverture, où sont attendus vendredi près de 90 chefs d'Etat. Les autorités se retrouvent devant un dilemme : faut-il dénoncer la réalité du terrorisme sur son sol ou continuer de proclamer une sécurité totale pendant les JO ? D'où le discours à double détente. Pékin, comme de nombreux experts internationaux, affirme depuis plusieurs mois que «le principal risque de terrorisme vient des séparatistes du Xinjiang». Pour preuve, un expert de la lutte antiterroriste et ex-membre des