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Libération

Berlusconi affiche l'armée dans la rue

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par Audrey Gordon et Audrey-Déborah GORDON
publié le 5 août 2008 à 4h31

Hier, à l'aube, ils étaient 3 000 soldats à être déployés dans les rues de Rome, Naples, Milan, et d'autres villes de la péninsule italienne. Tandis que les uns, associés à des «patrouilles mixtes» avec des policiers, paradaient, armes de poing en main, en «tenue de ville» - pantalon et chemise d'uniforme à manches courtes - les autres se trouvaient postés devant des bâtiments jugés sensibles (ambassades, consulats, ainsi que certaines gares et églises), dont ils se sont vus chargés de la protection. Un troisième contingent, enfin, doit suppléer la police dans la surveillance extérieure des centres de rétention des immigrés clandestins - notamment sur l'île sicilienne de Lampedusa.

Ce dispositif, prévu pour durer six mois, s'inscrit dans le plan de sécurité adopté par le gouvernement de Silvio Berlusconi, et prend effet quelques jours après sa promulgation, le 29 juillet, par les ministres de l'Intérieur et de la Défense.

«Démagogie». Grand vainqueur des élections d'avril, Silvio Berlusconi et ses alliés de la très xénophobe Ligue du Nord avaient promis de renforcer la sécurité et de lutter activement contre l'immigration clandestine, les deux thèmes étant étroitement liés dans le discours politique de la droite au pouvoir.

La gauche a réagi immédiatement, accusant le gouvernement de «démagogie sécuritaire» et de «militarisation» des villes. «Cette histoire des militaires dans les rues est la énième mise en scène de ce gouvernement», a déclaré