On dirait une foire, et c'est une foire. Et on peut avoir le drôle de sentiment que chacun y fait son marché. Au premier jour de la conférence internationale sur le sida de Mexico, l'ambiance est ainsi, désordonnée, aux allures de fourre-tout et de grande pagaille.
Les 22 000 congressistes hésitent. Ils n'ont pas encore leurs repères. Ils errent dans l'immense centre de Banamex, comme une foule perdue dans le métro. Ils marchent, se croisent, se perdent. Dans le «Media center», les journalistes, eux, s'interrogent. Quel sujet retenir? Quoi privilégier? Que faire en ce premier jour? Parler de la circoncision qui semble se révéler de plus en plus protectrice contre le VIH? Ou bien travailler sur la question des enfants et le sida? «On a trop focalisé sur les orphelins en Afrique. Il faut plutôt se recentrer sur les familles», vous explique ainsi une attaché de presse. Une autre vous donne un dossier. Et vous prévient de la prochaine conférence de presse , «qui se tient dans une heure», sur la violence faite aux femmes. C'est sans fin. Un sujet en repousse un autre. Embouteillage d'enquêtes et de travaux qui ne s'arrêtent pas. On vous distribue une communiqué urgent pour exiger, non sans raison, la remise en liberté immédiate de deux experts iraniens qui devaient venir à la conférence, mais ils ont été arrétés «pour violation de la sécurité nationale».
Peu après, un responsable de l'Organisation mondiale sur la santé vous arrête,
«Vous avez vu les chiffres de l'épidémie aux USA ?»
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par Eric FavereauEnvoyé spécial à Mexico
publié le 5 août 2008 à 7h00