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Libération

De Mitterrand à Villepin, tous coupables selon Kigali

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publié le 6 août 2008 à 4h31

L'ancien président François Mitterrand, son Premier ministre de l'époque Edouard Balladur, le secrétaire général de l'Elysée Hubert Védrine, le chef de la diplomatie Alain Juppé, et son ancien directeur de cabinet, Dominique de Villepin. Le Rwanda a frappé fort, et très haut. Hier, le ministre de la Justice, Tharcisse Karugarama, a présenté à la presse les conclusions du rapport de 500 pages de la commission d'enquête rwandaise sur le rôle supposé de la France dans le génocide. Celle-ci accuse 13 hauts dirigeants français de «complicité [.] dans la préparation et l'exécution du génocide des Tutsis en 1994».

Soldats. Ces accusations - extrêmement graves - ne sont pas nouvelles, mais c'est la première fois que de hauts responsables français sont nommément visés. Hier, le ministre rwandais a laissé entendre qu'il pourrait lancer des poursuites judiciaires devant des tribunaux non-rwandais en vertu de la compétence universelle. La Commission d'enquête, qui a travaillé durant deux ans, porte également des accusations très lourdes contre des soldats français de l'opération militaro-humanitaire Turquoise (de fin juin à la fin août 1994). «Des militaires français ont commis eux-mêmes directement des assassinats de Tutsis et de Hutus accusés de cacher des Tutsis. [.] Des militaires français ont commis de nombreux viols sur des rescapées tutsies.»

Hier soir, les autorités françaises, dans l'attente de pouvoir lire ce document, ont réaffirmé qu'elles déniaient toute «lég