L'embellie démocratique aura été de courte durée en Mauritanie. Moins d'un an et demi après avoir été élu, à la faveur du premier scrutin transparent et pluraliste de l'histoire du pays, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été arrêté dans son palais et emmené vers une destination inconnue, hier matin, par un groupe de militaires. Son Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghf, a, lui aussi, été mis aux arrêts. Ironiquement, ce coup d'Etat - le troisième depuis l'indépendance en 1960 - a été mené par le corps d'armée censé être le dernier rempart du chef de l'Etat, la garde présidentielle. Pour la Mauritanie, une ancienne colonie française, située à la confluence de l'Afrique noire et du Maghreb, c'est une terrible régression.
Transition. Il y a trois ans, quasiment jour pour jour, le président Maaouiya Ould Taya, lui-même arrivé au pouvoir en 1984 à l'issue d'un coup d'Etat, était déposé sans effusion de sang par un groupe d'officiers. A Nouakchott, la capitale, la nouvelle avait été accueillie dans la liesse. Dirigée par le colonel Ely Ould Mohamed Vall, la junte militaire promettait de rendre le pouvoir aux civils à l'issue d'une transition démocratique. De fait, le colonel Vall a tenu parole, organisant un référendum constitutionnel, des législatives et, enfin, l'élection présidentielle de mars 2007.
Se présentant en indépendant, mais considéré comme proche de l'armée, l'ancien ministre Sidi Ould Cheikh Abdallahi remportait le scrutin. Conformément à ses engagements, la