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Libération

Procès sommaire et premier verdict à Guantánamo

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publié le 7 août 2008 à 4h32

De notre correspondant à Washington. Salim Hamdan, un Yéménite de 38 ans qui a servi de chauffeur à Oussama ben Laden en Afghanistan de 1996 jusqu'à sa capture fin 2001, avec deux missiles sol-air dans le coffre de sa voiture, a été reconnu coupable hier, à Guantánamo Bay, de «soutien matériel à des activités terroristes» par un «tribunal de crimes de guerre». L'accusation de «complot» n'a en revanche pas été retenue contre lui. Il encourt la prison à vie. Hamdan était le premier des 70 «ennemis combattants» que Washington compte traduire devant ce tribunal controversé. Le Congrès, qui l'a établi en 2006, a autorisé l'usage de preuves obtenues par «ouï-dire» ou «sous la contrainte».

Nuremberg. La Maison Blanche qui, comme les deux candidats à la présidentielle de novembre, John McCain et Barack Obama, a déclaré souhaiter fermer Guantánamo - sans dire ce qu'il adviendrait des prisonniers - s'est empressée hier de qualifier le procès d'«équitable».«Le plus juste que quiconque ait jamais vu», a proclamé le procureur du tribunal, le colonel Lawrence Morris. Mais pour Ben Wizner, un observateur de l'Union américaine des libertés civique (Aclu), «ce tribunal est une trahison des valeurs américaines, et le monde entier le considère très justement comme illégitime». Pour Charles Swift, un ancien avocat militaire de Hamdan, «c'est un tribunal monté de toutes pièces pour juger tous ceux qui nous déplaisent». Pour le Pentagone, le modèle